« Tu peux regarder si ça t’intéresse, je t’’explique », propose le chirurgien à la jeune fille allongée sur la table du bloc opératoire de la clinique Saint-François à Nice pour y subir une réparation arthroscopique du ligament triangulaire. « Souvent les patients aiment voir et nous demandent des explications », précise l’’anesthésiste. Un peu sonnée par la sédation et l’’anesthésie locorégionale, la patiente fait quand même signe que « Non ! elle ne préfère pas ! ».

« Cette jeune fille a fait une chute très particulière, explique le Dr. Nicolas Dréant (la main à plat et en extension, avec une torsion violente du poignet) qui a provoqué un traumatisme avec des douleurs très fortes. »

Pour mettre un diagnostic sur ces douleurs, une radiographie a d’abord été réalisée. Elle a révélé l’absence de lésions osseuses. Il a donc fallu pousser un peu plus loin les investigations et notamment rechercher les lésions ligamentaires, grâce à l’’arthroscanner.

« On injecte un produit de contraste, qui permet de repérer d’’éventuelles fuites entre les os ; cela signifie alors qu’’il n’’y a plus de ligament.» C’’était effectivement le cas pour cette jeune patiente, imposant dès lors une intervention. Technique chirurgicale utilisée : la réparation arthroscopique.

Pas d’’enraidissement

Nul besoin dans ce cas d’ouvrir le poignet pour accéder au ligament et traverser ensuite peau, tendon et capsule, comme l’’impose la chirurgie traditionnelle. « On est donc moins agressif pour les tissus, signale lechirurgien. L’’autre avantage de la réparation du ligament triangulaire sous arthroscopie c’’est qu’’elle évite un enraidissement du poignet. »

Dans le bloc, on s’’affaire aux derniers préparatifs. Le poignet de la jeune fille est attaché à une sorte de potence, grâce à des « doigtiers japonais », ce qui va permettre de le maintenir en traction le temps de l’’intervention. Le poignet est ensuite gonflé d’eau, « afin de ne pas léser les cartilages en introduisant les instruments et la caméra. » Le chirurgien fait alors une première minuscule incision, de 2 mm, pour rentrer l’’optique, puis une seconde, tout aussi minuscule, afin d’’introduire les instruments qui vont permettre de réparer le ligament de l’’intérieur.

Réparation de l’’intérieur

Sur l’écran, les premières images apparaissent. « Le ligament triangulaire, c’’est cette structure qui s’est détachée, et il va falloir la réparer », nous explique le chirurgien tout en faisant naviguer la caméra à l’’intérieur du poignet afin de « vérifier qu’’il n’existe pas d’’autres lésions au niveau des autres structures, cartilage, scaphoïde, etc. »

Le ligament abîmé ayant été repéré et exploré, un aide opératoire introduit le fil (résorbable) à l’’intérieur. On suit sa progression sur l’’écran. « Pour l’instant, la seule chose qu’il n’est pas encore miniaturisée, c’’est l’’aiguille », précise au passage le chirurgien. La suture est ensuite réalisée sous nos yeux d’’un geste précis.

Si la réparation du ligament triangulaire que vient de subir cette jeune patiente est une intervention relativement courante, elle est rarement pratiquée comme ce fut le cas pour elle, sous arthroscopie en France, faute de formation.

Désormais, on n’’est plus obligé d’’ouvrir le poignet pour réparer certaines lésions ligamentaires. L’’intervention peut être réalisée sous arthroscopie.

Brette Isabelle / FERNANDES

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