Déjà utilisée pour soulager l’arthrose du genou, la visco-supplémentation se révèle très efficace contre les douleurs articulaires de la main, et du pouce en particulier.

La technique est déjà expérimentée avec succès dans l’arthrose du genou (gonarthrose). Son principe est assez simple : injecter dans l’articulation en souffrance de l’acide hyaluronique, un composant naturel de l’organisme. « Il va agir comme de l’huile sur un moteur, en restaurant la viscosité du liquide synovial », résume le Dr Nicolas Dréant, chirurgien de la main à la polyclinique Saint-François, à Nice.

Avec ses confrères du Pôle Urgence Main, il a choisi de consacrer la sixième Soirée Chirurgie de la main à cette approche innovante dans le traitement de l’arthrose de la main, et du pouce en particulier : la visco-supplémentation.

« Jusqu’à présent, on traite surtout par des injections de corticoïdes retard, très efficaces sur le long terme et toujours incontournables dans certaines situations. Mais ces molécules posent un problème de toxicité sur les tissus alentour – nerveux, tendineux, ligamentaires –, qui limite la possibilité de répéter les injections trop souvent. L’acide hyaluronique (AH) a les mêmes effets sur la douleur, avec l’avantage d’être très bien toléré. »

Il aurait même un « deuxième effet Kiss Cool », peut-être encore plus intéressant : « L’injection d’AH induit la fabrication par le cartilage restant de liquide synovial. » Il ne s’agit donc plus seulement de soulager, mais aussi de réparer les dégâts produits par l’arthrose. Une réparation qui a toutefois des limites. « Car, si une injection permet d’apporter un confort de plusieurs mois, elle n’est plus efficace lorsque l’articulation est trop dégradée. »

Déjà largement expérimentée, la visco-supplémentation génère des résultats très satisfaisants chez les patients atteints d’arthrose de la main. Mais l’intervention, en dépit d’un marquage européen, n’est pas, aujourd’hui, remboursée par la Sécurité sociale, faute d’autorisation de mise sur le marché. En attendant que les choses évoluent, il est conseillé de discuter avec son médecin, rhumatologue, radiologue ou chirurgien, de l’opportunité d’une telle intervention.

Seulement en cas de douleur

Très fréquente, surtout parmi les femmes, l’arthrose de la main est liée à la disparition progressive et programmée du cartilage. Le pouce, très sollicité pour la préhension, est le doigt le plus souvent atteint (rizarthose).

La maladie se manifeste sous des formes très variées ; certains patients ont très mal, mais gardent une parfaite mobilité au niveau de la main ; d’autres voient leurs doigts se déformer et se raidir, mais ne ressentent aucune douleur. « Seuls les patients douloureux peuvent attendre un bénéfice de la visco-supplémentation », insiste le docteur Nicolas Dréant.

N.C.

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