Il s’agit de petites tuméfactions toujours bénignes siégeant autour de la dernière articulation des doigts (celle qui est près de l’ongle). Elles sont parfois remplies d’un liquide clair.
D’origine articulaire, ces kystes accompagnent les articulations arthrosiques ou qui vont le devenir. Elles envahissent la peau qui les recouvre et peuvent se rompre spontanément (fistulisation) et alors s’infecter entraînant une infection de l’articulation et parfois de l’os (ostéoarthrite). Lorsqu’elles compriment la matrice de l’ongle elles peuvent entraîner une déformation qui ne disparaîtra pas toujours après le traitement.
L’intervention consiste à enlever le kyste et la peau qui le recouvre, puis à couvrir la perte de substance par de la peau du doigt qui est décollée et tournée au dessus du kyste (lambeau). On enlève souvent les saillies osseuses et c’est parfois le seul geste si l’arthrose est modérée. En cas d’arthrose majeure et douloureuse accompagnant un kyste, un blocage de l’articulation (arthrodèse) peut être nécessaire car l’excision isolée du kyste ne suffit pas à éliminer les douleurs. Ce blocage a peu de conséquences fonctionnelles quand il est indiqué pour des articulations déjà détruites. La chirurgie est en règle ambulatoire (dans la journée), sous anesthésie locorégionale.
Il n’existe pas d’acte chirurgical sans risque de complications secondaires :
• La plus fréquente est la récidive du kyste même si l’utilisation d’un lambeau pour couvrir la zone du kyste diminue ce risque.
• Les difficultés de cicatrisation, voire la mort du lambeau (nécrose) sont rares. Le fait de fumer favorise ces complications.
• L’infection locale est un risque surtout dans les kystes qui se sont déjà percés ou qui ont eu de nombreux traitements locaux. La prise d’antibiotiques est parfois nécessaire pour les éviter.
En cas d’infection une nouvelle intervention peut être nécessaire.
• L’enraidissement de l’articulation est plus le fait de l’arthrose que de l’opération de même que les douleurs de la région opérée. Néanmoins comme pour tous les tissus, la cicatrice sera épaisse, rouge et parfois sensible pendant plusieurs semaines voire mois.
• L’algodystrophie : main gonflée, douloureuse, avec transpiration puis raideur. L’évolution est traînante, sur plusieurs mois ou années avec des séquelles possibles.
Votre chirurgien est le mieux placé pour répondre à toutes les questions que vous vous poseriez avant ou après votre intervention. N’hésitez pas à lui en reparler avant de prendre votre décision.