Le syndrome du Canal carpien

Le nerf médian pénètre dans la main par un canal situé au niveau du poignet. Ce canal, constitué d’une gouttière osseuse, est fermé en avant par un puissant ligament. Les tendons fléchisseurs et le nerf médian s’engagent dans ce conduit. Le syndrome du canal carpien est la compression de ce nerf.

Les troubles ressentis se caractérisent par des engourdissements (paresthésies) des 3 premiers doigts (pouce, index, médius) et du bord externe du 4ème, des sensations de fourmillements, de brûlures, volontiers plus fréquentes la nuit ou au réveil. S’y ajoutent des douleurs de la main qui souvent remontent vers l’avant-bras, le coude, voire l’épaule.
Quant la maladie du canal carpien évolue, apparaissent une certaine maladresse, une perte de la sensibilité, voire un déficit de mobilité du pouce avec une fonte musculaire (amyotrophie). Un électromyogramme est le plus souvent pratiqué (enregistrement du courant électrique véhiculé par le nerf). Il précise l’importance de l’atteinte nerveuse et le lieu de la compression ainsi que l’éventuelle association d’une atteinte du nerf cubital (4ème et 5ème doigts). La chirurgie est proposée lorsque l’atteinte est déjà marquée à l’électromyogramme où lorsque le traitement médical est inefficace (1 ou 2 infiltrations, attelle nocturne prolongée).

L’opération consiste à ouvrir le canal carpien en sectionnant le ligament antérieur, soit en ouvrant la paume de la main, soit sous endoscopie, sous anesthésie locorégionale, en ambulatoire.

Chirurgie du Canal carpien

Chirurgie du Canal carpien sous endoscopie

La cicatrisation s’obtient en une dizaine de jours. Le travail de rééducation est généralement personnel mais une prescription de quelques séances de kinésithérapie est parfois nécessaire. Le travail ou l’activité sont repris selon le type d’occupation, en général après 21 jours. La conduite automobile est possible après le 10ème jour. Les engourdissements disparaissent en général vite, en revanche, les pertes de la sensibilité s’améliorent plus lentement, parfois incomplètement. Une douleur à la partie proximale de la paume, pendant 2 mois, est habituelle et normale, du fait de la section du ligament et de la cicatrisation des tissus. Certains mouvements pourront être douloureux pendant (ouvrir une bouteille, tordre une serpillière, passer la marche arrière d’une voiture…). La force musculaire diminue pour revenir au bout de 6 semaines à 3 mois.

Il n’existe pas d’acte chirurgical sans risque de complications secondaires :

• L’infection post-opératoire se maîtrise assez aisément lorsque le diagnostic est précoce : douleurs anormales, pulsatiles ; gonflement et rougeur importants. Une intervention est toujours possible.

• L’algodystrophie : main gonflée, douloureuse, avec transpiration puis raideur. L’évolution est traînante, sur plusieurs mois ou années avec des séquelles possibles.

• Les lésions nerveuses sont exceptionnelles : fourmillements dans les doigts qui disparaissent en quelques mois, plaie du nerf nécessitant une intervention. La récidive est inhabituelle, mais n’est jamais exclue.

Votre chirurgien est le mieux placé pour répondre à toutes les questions que vous vous poseriez avant ou après votre intervention.