La tendinite de De Quervain est une inflammation de la gaine entourant les tendons du long abducteur et du court extenseur du pouce (ténosynovite) qui cheminent tous deux dans le même tunnel fibreux, au bord externe du poignet, au contact du radius. L’irritation débute souvent à l’occasion d’un changement d’activité, d’un choc ou d’une utilisation inhabituelle. Elle s’entretient ensuite d’elle même par le frottement des tendons qui deviennent nodulaires et augmentent de volume dans leur gaine qui est inextensible. Le nodule douloureux, visible et palpable, est formé par l’épaississement des fibres du tunnel et du tissu qui recouvre les tendons. Les infiltrations locales de cortisone, les anti-inflammatoires et les attelles d’immobilisation (orthèses) ont souvent un effet favorable mais passager. En cas de persistance des douleurs et d’aggravation de la gêne fonctionnelle, il est raisonnable d’opérer.

L’intervention chirurgicale est faite en ambulatoire sous anesthésie locorégionale. L’opération consiste, par une petite incision, à ouvrir la gaine qui forme un véritable tunnel. L’agrandir permet de réduire les frottements entre les tendons et la gaine, source de douleurs. Les tendons retrouvent ensuite spontanément leur calibre normal. Il s’agit d’une chirurgie simple dont les résultats sont habituellement bons. L’activité manuelle est autorisée précocement sans restriction particulière mais il faudra éviter de mouiller la main avant 8 jours. La rééducation est facultative et rarement nécessaire.

Il n’existe pas d’acte chirurgical sans risque de complications secondaires :

• l’infection post-opératoire se maîtrise assez aisément lorsque le diagnostic est précoce : douleurs anormales, pulsatiles ; gonflement et rougeur importants. Une nouvelle intervention est parfois nécessaire.

• l’algodystrophie : main gonflée, douloureuse, avec transpiration puis raideur. L’évolution est traînante, sur plusieurs mois ou années avec des séquelles possibles.

• les lésions nerveuses sont exceptionnelles : fourmillements dans les doigts qui disparaissent en quelques mois, plaie du nerf nécessitant une intervention. La récidive est inhabituelle, mais n’est jamais exclue.

Votre chirurgien est le mieux placé pour répondre à toutes les questions que vous vous poseriez avant ou après votre intervention.