Qu’est ce que l’épicondylite ou tennis-elbow ?

Le terme de tennis-elbow ne résume pas à lui seul l’ensemble de la pathologie douloureuse chronique du coude. Le terme d’épicondylalgie chronique est mieux adapté car il correspond a un surmenage des muscles épicondyliens.
 Les autres douleurs chroniques du coude représentent de véritables enthésopathies d’où le terme d’épitrochleite, tendinite, olécranite, etc.

L’épicondylite est de loin l’atteinte la plus fréquente puisque plusieurs études ont montré que 50% des joueurs de tennis présentaient au moins une fois une épicondylite avec une durée moyenne de deux ans et demi, mais le sport et en particulier le tennis n’est pas spécifique des ces lésions du coude. A des degrés variables, 3 types de lésion peuvent s’associer pour provoquer une épicondylalgie :

  • Une tendinopathie d’insertion ou enthésopathie.
 En raison de l’insertion du cône des muscles épicondyliens, zone de faiblesse musculaire, et en raison de la stabilisation du coude par les épicondyliens en 
extension, l’épicondylite est une véritable pathologie de la préhension qui est donc a relier avec le volume du manche, du marteau ou de la raquette.
  • L’arthropathie huméro-radiale, car le surmenage mécanique peu engendrer des
 lésions cartilagineuses et pan-articulaires.
  • Une pathologie du nerf radial créant un véritable syndrome canalaire par un 
épaississement de l’aponévrose du court supinateur ou arcade de Fröhse. 
Cette atteinte neurologique est très rare, représentant 5% des épicondylalgies.

Quels sont les symptômes de l’épicondylite ?

Le diagnostic est clinique par la palpation qui retrouve une douleur épicondylienne irradiant vers l’avant bras sur le relief de l’épicondyle le plus souvent à 2 cm sous le relief osseux sur le tendon d’insertion.
Trois tests spécifiques réveillent et aggravent la douleur épicondylienne.
 Ils sont recherchés, coude en extension complète, position de tension maximale des muscles.

Il s’agit de :

  • L’extension contrariée du poignet
  • La supination contrariée
  • L’extension contrariée du majeur et de l’index

Quels sont les examens complémentaires utiles ?

Les examens complémentaires font la part de ces 3 syndromes.

La radiographie recherche des micro-calcifications intra-tendineuses.

L’échographie, réalisée par un radiologue expérimenté, permet de donner un grading précis de la sévérité de la lésion tendineuse.

L’I.R.M permet d’apprécier la qualité des tendons et des masses musculaires, ainsi que l’existence d’une lame liquidienne témoin de l’inflammation locale.

Quel est le traitement ?

Le traitement est avant tout préventif.
 Il faut mettre le patient au repos et instaurer un traitement associant une immobilisation, de la physiothérapie et des infiltrations locales de corticoïdes.

  • Pour soulager la douleur et contrôler l’inflammation, le repos est toujours indiqué en cas de geste stéréotypé : suppression des gestes aggravant la symptomatologie pendant 3 moi.
  • Certains traitements physiothérapiques ont une action bénéfique. Les massages transverses profonds sont effectués perpendiculairement au tendon pendant 15 mn minimum.
  • L’infiltration ne doit pas être pratiquée en première intention chez les sportifs ou les travailleurs de force pour ne pas fragiliser les tendons.

La chirurgie garde une place limitée dans le traitement de l’épicondylalgie.

C’est toujours après l’échec d’un traitement conservateur de 6 mois a 1 an. 
Le traitement doit être complet et comporte une désinsertion associée à l’allongement des muscles épicondyliens. Dans certains cas une libération du nerf radial est associée.

Dans les suites post-opératoires, le coude opéré est mobilisé sous le contrôle d’un kinésithérapeute. La cicatrisation est souvent lente, de l’ordre de 4 à 6 mois avant la reprise de l’activité professionnelle. L’implication du Médecin du travail pour l’adaptation éventuelle du poste de travail est impérative pour limiter le risque de récidive.