La maladie de Dupuytren est une maladie d’origine inconnue qui touche des tissus (les aponévroses) dont le rôle est de protéger les muscles, les nerfs et les vaisseaux. Pour des raisons mal connues, ces tissus deviennent épais, se pelotonnent d’abord en boule (les nodules). Au fur et à mesure que la maladie évolue, ces tissus se rétractent entraînant la formation de « cordes » dans la main (les brides) qui limitent les possibilités d’extension des doigts, alors que la fermeture de la main reste possible car les tendons sont sains. Au maximum les doigts sont enfermés dans la paume.

Cette maladie est, au moins en partie, d’origine génétique : c’est pour cette raison que d’autres membres de votre famille sont souvent atteints, avec des formes très variables. Dans les formes les plus sévères, les patients sont parfois porteurs de maladie à la plante des pieds (maladie de Ledderhose), sur la verge (maladie de La Peyronie) ou sur les dos des doigts. Plus la maladie débute précocement, plus grave est l’atteinte.

Plusieurs maladies sont préférentiellement associées à la maladie de Dupuytren : l’épilepsie, le diabète, l’hypertriglycéridémie et la consommation d’alcool. Le travail manuel n’est en aucun cas responsable de la maladie de Dupuytren. En revanche la maladie peut se développer dans les suites d’un accident dans certaines conditions.

Il n’y a, à l’heure actuelle, aucun traitement médical de la maladie. Le seul traitement possible reste donc l’ablation chirurgicale des tissus malades. Parce que l’origine est inconnue, le traitement chirurgical ne peut, à lui seul, empêcher l’extension de la maladie à d’autres doigts, voire la récidive sur les doigts opérés.

Le traitement est conseillé dès l’instant où vous n’arrivez plus à poser votre main à plat sur une table. L’anesthésie est locorégionale et l’intervention a lieu en ambulatoire. Les incisions mettent deux à trois semaines à cicatriser et seront épaisses pendant plusieurs mois. Une rééducation et le port d’attelle pour étendre les doigts sont nécessaires dans les stades avancés.

Il n’existe pas d’acte chirurgical sans risque de complications secondaires :

• La plus fréquente est la sensation de doigt engourdi.
Ceci est du au fait que les nerfs ont été disséqués de près, et récupère en 3 à 6 mois.

• Le doigt opéré peut rester raide si vous ne suivez pas les consignes du kinésithérapeute, surtout si la maladie était présente depuis plusieurs années.

• L’infection locale est un risque et peut nécessiter une nouvelle intervention.

L’algodystrophie : main gonflée, douloureuse, avec transpiration puis raideur. L’évolution est traînante, sur plusieurs mois ou années avec des séquelles possibles.

Votre chirurgien est le mieux placé pour répondre à toutes les questions que vous vous poseriez avant ou après votre intervention.